PARIS
HORS LA MODE
à la mémoire de F.V.
Supprimées
les rues
Tire-Boudin
Trousse-Nonain
Pute-y-Muse
Merdelet
Merdeuse
Chieur
Chiard
du Petit-Cul
du Gros-Cul
Gratte-Cul
Poil-au-Con
Une pudibonderie
je dirais
lorsque les rues de la
Petite et de la Grande
Truanderie
existent toujours
et le nouveau
Quartier
Montorgueil est
le dernier cri
et très bon ton.
LIQUIDATION
:
reflet
de la lune vernale
dans une vitrine.
SUIS PAS PIERRE REVERDY
Ma vie -
c'est pas la peine d'en parler -
un trou vivant où l'éclair bat
plein d'impatience
Partout où
j'ai passé
comme une petite tonnerre
j'ai gagné mon absence.
CE QUI VIENT A BIEN
C'EST LE MAL DES GENS
On
pleure dans la nuit
comme il pleut sur ma peur
et la Fleur...elle pourrit
(elles pourrissent, les fleurs) -
et souffrir, c'est
être chien.
La terre entière pourrit de sang
et tout, tout ce qui vient à bien
c'est le mal, le mal des gens.
« N'être qu'un n'est pas une prison,
même pas une limite, mais un accomplissement. »
-Pierre Assouline, LUTETIA
LIMINAL
Dans ma valise
je porte les seuls sentiments permis
La folie de l'achevé et de l'inachevé
Les visages des harcelés
Les ongles
des gardes-frontière
Les peaux de la haine et de la passion
Les ombres des beaux et des belles
Le sang des doux et des douces
Le dernier souffle de l'anthroposphère...
CHANSON POUR ENFANTS
(ET PANDAS)
Les
pandas qui bandent
se pelotent dans le parc
sautent dans le parc
fayotent dans le parc.
Les pandas qui pissent
et pelotent dans le parc
sont des clochards.
Les pandas qui peaussent
se pelotent dans le parc
rotent dans le parc
chochotent dans le parc.
Les pandas qui posent
et pelotent dans le parc
sont des clochards.
Les pandas qui bandent
se pelotent dans le parc
fautent dans le parc
se dotent dans le parc.
Les pandas qui glandent
et pelotent dans le parc
sont des clochards.
Les pandas qui pissent
se pelotent dans le parc
ne s'otent pas du parc
se vautrent dans le parc.
Les pandas qui poussent
sont des potes dans le parc
les potes
clochards.
Et ils se papouillent tout le temps.
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glossary
CHANSON
DE CABARET
Lorsqu'on vit
à la fin du monde
on se loue quand on bande;
allez! léchons la belle ronde
de la bourse qui paie l'amour
l'amour qui passe
comme l'espoir
la queue qui pisse dans l'urinoir
tout le passé la future moire
qui se fondra dans le four
l'amour qui pisse
comme un passoir
la queue qui passe dans l'urinoir
tout le fossé la future moire
qui se fendra dans la cour
l'amour qui pousse
de l'urinoir
ma pisse que boit le Minotaure
l'époux de ma future moire
qui je prendrai dans sa cour
Lorsqu'on
vit à la fin du monde
on se loue quand on bande
Ne passons pas nous à la ronde
bien que tout ça c'est de pour.
L'ARROGANCE DE L'IGNORANCE
poème trouvé
CIVILISATION,
subst. fém.
A.- Emploi imperfectif.
Fait pour un peuple de quitter une
condition primitive (un état de nature)
pour progresser dans le domaine
des murs, des connaissances, des idées.
JE SUIS DANS SON POTAGE
souvenir de Jean Genet
Je parle du jardinier
qui est la jolie fleur
de son minable jardin;
du maraîcher saisi
qui est la seule moisson
de son archipetit
potager:
son potage acerbe
se lance sur l'herbe
de mon corps de poisson,
de ma joie, de ma peur,
de ma cradingue poésie.
Sa verge et ses
vergers
sont dûres et dessèchées;
il se fend sous une barge.
La
vierge de ses bergers
bellement barbus
est également poilue-
c'est lui.
Me voici bouche-bée
sous les plaqueminiers
et les cognassiers
en coinceteau de marge
recevant ses jets:
la soupe de la
vierge
que s'imbibe la verge.
LE
MALHEUR POÈTIQUE
'Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle
C'est en nous qu'il nous faut nous taire'
-
Louis Aragon, Le Fou d'Elsa (1963)
La queue du cur
c'est
la nourriture du bonheur que
personne ne mange;
on la garde pourriante -
la pourriture comme la pensée -
pour personne souriante:
la conscience brisée.
Nous avons fait
immonde le monde
et tout le monde
en taisant bruyamment
le sait.
Les animaux sont
des anges
ne sont pas déguisés.
LE CONTRE-BANDE
Moi, voleur voyant,
qui n'a jamais tenu une Position
résiste à toute imposition
la misérable mécanique
de la Grande Bande
dite La Culture,
La Civilisation.
Fauteuil et bruit
les actualités - la « vie »
des nouvelles. Tant de confort,
tant de bruit!
Le vacarme de
l'ennui
vide comme Dieu,
vide comme Rue,
vide comme Voeu,
vide comme But.
Les paroles sont
des crottes,
les joujoux aussi,
la tête une chiotte
de chiens
c'est-à-dire l'histoire
remplie de rien.
Et voilà
Fauteuil et bruit
et l'arbre aveugle.
Le fruit pourrit
La terre frémit
La tête sillonne
l'absurde nid.
Et voilà
la première
défense
est le dernier ennemi....
Fauteuil et bruit.
.
INSPIRATIONNEL
parfum spermatique
sensationnel
et transpirationnel
des couilles
de l'homme poilu, qui,
de sa masculinité
et ses papouilles,
célèbre celle
de l'autre :
tendresse de passion
qui coule dans le vide
de notre civilisation.
LE NOTAIRE DE
TOULOUSE
Le meilleur amant
de ma vie
lacunaire manquât
la simple courtoisie
de me remercier
pour le dîner,
le lit,
et le petit-déjeuner
sans effleurer
les ambroisies
des intimités sensuelles
impénétrables.
Les poils moux
de ses fesses
excitaient mes tendresses...
Le matin, il est
parti,
lui, Guillaume, 'Yomme31'
habitant (selon lui)
de Montauban.
Pas un seul mot
depuis
les matinales
caresses -
ni réponse à mon courriel
(quelle indélicatesse!)
Bof! Rien
à faire - sauf oublier
(essayer oublier)
une grande voire petit' allégresse.
LA TERRE ET LE BON DIEU
"Souffrir
pour être belle ?"
Mais non: il faut
s'ouvrir pour être beau.
POÈME DU DÉSIR
Belle barbe!
Sourire si masculin.
Beau ventre plat,
un peu poilu
- mais vas-tu
un jour me montrer
la bourse velue
de tes bijoux
personnels - ton merle
qui vole et chante
chouettement
- et même tes perles ?
LIMERICK POUR TÉDÉRIC
(On
ne sait pas pourquoi ce forme comique anglophone s'appelle
Limerick,
qui est une ville et un comté
dans
le sud-ouest de l'Irlande.
Peut-être un Marquis de Limerick les a aimé, ou
inventé...
ou peut-être c'était une forme poétique
de la langue irlandaise.)
Il y avait une
fois une personne
Qui trouvait sa bite si bonne
Qu'il a lèchée des fois
Avec tant de joie
Que sa femme est devenue Nonne.
LE TOMBEAU DE GENET
Gai
c'est Marque Déposée
mais tu restes
sans ta peau
dans la terre
toujours fagot.
POÈTE EN TROIS LANGUES
et traducteur en plus !
J'aime écrire
les poèmes
que je ne veux pas dire
que je peux traduire...
Mais plus irrépressible
c'est d'écrire
des poèmes
intraduisibles.
PÉRIPHÉRIQUE
Ils pissent comme
je pleure,
ils pleurent comme je pique -
je suis homme d'ailleurs,
homme périphérique.
Ils pissent dans
mon cur
comme il pleut dans les villes,
et je pleure dans les villes
où les pauvres ont peur.
On pisse comme
je pleure,
je pleure comme on nique.
Je suis homme d'ailleurs
homme périphérique...
CONFESSION
J'ai passé
vingt-cinq ans
en cherchant à
sentir encore
le mirage d'extase
la sauce miraculeuse
du rapport sexo-spirituel
avant la compréhension
simple, éventuelle
que la sexualité
est infantile
même quand on ne veut
pas introduire
des êtres dans le monde
que nous,
mercantiles,
avons fait
immonde.
DIX POÈMES POUR UN HOMME SANS VALEUR
I.
Entre la déprime
et la dépression
s'étale le spectre
de la civilisation.
Ses yeux sont
les limbes
de la glace.
Ses pieds de fer
écrase la grâce
d'où surgit la terre
de la régénération.
II.
Dans un monde pourri
et trop dur je suis à point.
'A point' veut dire
le moment pour
bien mourir.
III.
HAIKU
Sa nouvelle maison :
le loup-garou derrière
arrosant une pensée.
IV.
UNE FLEUR
Le Mal:
les mots.
V.
HAÏKU DU CÔTÉ DE CHEZ MOI
...et si clair
le soir
que même le moindre mot
semblerait obscur...
VI.
Le secret
de la vie
c'est d'être content
en la détestant.
VII.
LA SAGESSE
le raffinement
de la volonté
de néant
VIII.
un bois flétri
une feuille morte
se rend
descend
frémit aux limbes de la chute
lorsqu'une brise la déporte
et l'oubli l'engloûtit
[mon
premier poème écrit quand j'avais seize ans]
IX
Le Spectre
de la Rose
n'arrose
que la boue.
X
Vous, les carnivores
et vous, les dynastes
et moi, qui souffl' encore :
nous sommes également néfastes.
mon
semblable
...mon
frère...
«
LA FRANCE AIME LES BÉBÉS »
mais la planète
les craint.
L'Estrangement véritable
c'est le chagrin
quotidien
d'être deçu
par les êtres humains
avec lesquels tout lien
est défectible.
La France déteste les animaux.
Voilà comment
il est d'être Étranger
et chien.
LA COURONNE
Cinq bougies :
deux pour tes couilles
(les couilles poilues,
les beaux fruits de l'homme
les globes barbues:
délices rogommes)
une pour ta verge
une chandelle pour mon bon cur
une pour ma bonne foi
et l'allumette
éteinte pour toi
et le sentier mystique perdu
entre tes couilles et ton cul.
trichoPHILIE
Je cherche une
personne
qui ressemble à mon nounourson
qui me demandera de faire
ce que je voudrais faire
et qui va m'accompagner
a l'intérextérieur.
Quant à
l'amour charnel
je n'ai pas de préférence
mais pas maintes femmes
ressemblent à mon nounours
louche (celui qui je garde toujours
avec révérence).
Mais
un soir j'ai vu
à Barbès
une dame splendide
barbue...
LES CONTRE-DROITS
du contre-homme
et de la contre-femme
ne sont que trois :
Le
droit de mettre tout,
mais tout, en question
Le droit d'être illettré
Le droit d'être sans nom.
MINOTAURE
La terrible différence
entre l'Homme et la Bête
est le pouvoir terrible
de l'arrogance.
PETIT PAS-POUILLEUX
confession d'un érémite
Je ne me baigne
qu'après m'être
approché
des hypocrites
de trop près
à Yves Paccalet
Bien vasectomisé
je n'ai ajouté
personne au tas :
l'humanité va disparaître -
bon débarras !
«
Tu as quelque chose d'impalpable que j'aime bien chez
toi ....et que j'ai rarement senti chez d'autres gars
....c'est un délice de se plonger dans les poèmes
que tu as mis sur ton site web...avec toi je "voyage"
par la pensée ...la pensée humaine ....Tu
as le tact et la sensibilité d'un poète
du siècle des lumières ...du temps d'avant
où tout naissait et contribuait à la création...à
la modélisation de ce nouveau siècle naissant
de ces temps jadis.
J'aime ta Créativité ...ton sens aigu
de la condition humaine mais si près de la vérité
qui nous attend ...à tous.
Tu exprimes volontiers et sans contrefaçon, ce
que nous sommes....notre existence ...à l'état
brut. »
-
P.G.
|
CROQUANT HEUREUX
Le secret de la
vie :
mépriser la bourgeoise,
flâner sur les chemins de la haine
sans avoir peine.
66 ANS
Je pisse dans
la nuit
comme Dieu se branle en Enfer
avec sa fragile fraternité -
comme une ode
à l'éternité.
AUTOPORTRAIT DANS UNE PENDERIE
sous une barre
sans bout
de portes-vêtements
vides, tintants
un chiffon
appareil utilisé entre 1880 et 1920
au royaume-uni
pour 'traiter' les émissions nocturnes et empêcher
la masturbation
POÈME EN OCCITAN
après avoir acheté une vieille
maison à Sent-Antonin-de-Roergue
Nè té
cal pas bèïr' oquèl', aïo,
quèl aïo,
Mès cal prèndr'un couot d' oquèl'
aïo dè bi!
Lèys ogassos t'èn cridoun, cridoun. Lou coucut
canto, canto.
Onorèn obal din lo ribèïreto al louón
dèl tsour nous forèn l'omour.
Luziguèt l'estrèlo!
Naôtres què soun d'aïma, pèr viouvr'
obon lou plosé d'omour.
INTIMITÉ
Les
belles abeilles!
Exquis
les parfums
exquises les liqueurs
sortant du maquis
masculin
Dans ce bourg
rouergat
mes meilleurs
amis sont
les bouchons
d'oreilles.
LES
GENS, LES ORDURES
Les gens, les
ordures, les gens,
les ordures, les gens, les ordures,
les gens, les ordures, les gens,
les ordures, les gens, les ordures,
les ordures, les gens, les ordures, les ordures,
les gens, les ordures, les ordures,
les ordures, les ordures,
les ordures, les ordures,
les gens,
les ordures, les ordures,
les ordures,
les ordures...
LA
MAISON DE SANG
a des fenêtres
vides
une porte transparente
un toit invisible
mais blindé
une cave pleine de sperme
un drapeau de Carrefour®.
RAVISSEMENT
CONTEMPLATIF
Souvent, je me
couche au lit,
ou je me reveille le matin,
m'éveillant à moi-même,
tout-à-fait dans mon corps
qui est mon âme.
Et je deviens extérieur à tout ce qui m'est autre,
je me recueille à mon intime,
je suis bien dans ma peau,
je ressens une beauté intérieur, de pied en cap
comme un courant,
je me ressens d'avoir part au sort le meilleur :
vivre dans ma chair et dans mes os et dans ma raison
et dans mon intuition et dans ma passion,
et je suis heureux d'être capable de la haîne.
tout
responsable est coupable
Un mâle
- les maux :
une malle de mots!
*
Les
mathématiques :
la comptabilité
dans l'abattoir.
*
La véritable
résistance :
c'est résister
la violence.
Depuis
que je suis sorti
d'école, je suis
chômeur et vaurien -
ayant reconnu
que l'estime
des gens
ne vaut rien.
Dans
une société
où le vrai, le véritable
ne vaut rien
je ne mérite pas
la connaissance.
Homme
de punition
femme de fausse
résurrection :
la
soumission.
J'avais
une amie
qui avait un ami
qui avait comme amie
une pierre :
une sibylle de
silence.
La
solitude
c'est moi -
et le silence
extérieur
de l'écriture
de mes mots
Dans mon allure
quelle joie !
Quel confort !
Et demain la mort !
La
mort de l'amour
c'est la vie hors la boue :
Joue
et tend l'autre joue !
René
Char écrit:
« Dans
nos ténèbres
il n'y a pas une place
pour la beauté. »
Il est plus vrai
que dans notre beauté
il n'y a pas une place
pour les ténèbres,
ni, donc, pour l'integrité.
Et voilà
pourquoi
dans nos ténèbres
il n'y a pas une place
pour la beauté.
Si
la liberté aurait été
un T-shirt
les T-shirts
n'existéraient pas.
Il
n'éxiste pas
d'héros -
sauf les pacifistes
les moins collabos.
Le
vide
est plein
de ce que
nous n'osons pas voir.
Le
miroir déformant
de l'estrangement :
l'amour.
La ville :
sous les pavés
la rage.
Au niveau
le plus profond
de la civilisation :
le prison.
La
meilleure foi
c'est la joi du foie -
organe miraculeux.
Je suis heureux !
«
Ce qui importe...»
dit
Georges Brassens à son ami Louis Nucéra,
«...c'est la somme
de tendresse, d'amour, et de fraternité
qu'on peut donner à un autre homme. »
C'est « la substantifique
moëlle » de l'os rabelaisien.
|
Fumer
provoque
un vieillissement de la peau.
- Ça m'excite !
que ça vienne vite !
peut nuire aux
spermatozoïdes
et réduit la fertilité.
- C'est l'extase !
tue.
- Donc...je vais fumer.
La
mort:
le paradis
du nouveau-néant
Amour
mot magnifique
et plein et vide
comme le mot
foi
veut dire
très souvent
EXIL :
éxil
du soi
vendu par l'argent ;
éxil de la forêt
abolie par la hache
de la voix.
Que
j'aime, moi,
la sagesse du silence
au fond du cur
au fond des bois !
Mon troisième
-
peut-être pas mon dernier
- âge -
je dévoue à la musique transcendante
(indienne et arabe d'abord),
aux boissons alcooliques, aux légumes, à l'herbe,
à la conscience faux-bord -
et aux branlades suberbes.
Hélas! ai-je
pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez - sublimes animaux.
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse,
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse.
- Alfred de Vigny, La Mort du Loup
Mai
2023
Auparavant
j'étais assez fort encouragé, voire libéré
par mes petits et mes assez grands amours
Maintenant
je rève un petit peu d'un moyen-copain qui voudrait
ludiquement m'encourager dans mes derniers jours.